Acteurs de prévention individuelle et collective et de promotion de la santé auprès des enfants scolarisés dans les établissements d’enseignement des premier et second degrés de leur secteur d’intervention, les médecins de l’éducation nationale exercent des missions de santé publique. Le Dr. Roux, conseiller technique, nous en dit plus.

HO : Bonjour Madame Roux, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

MTR : Après avoir exercé la médecine scolaire sur le terrain en secteur rural, j’ai assuré des fonctions de médecin responsable départemental puis de médecin conseiller de recteur pendant 13 ans.

HO : Pourriez-vous nous décrire votre parcours de médecin de santé publique ?

MTR :  C’est en exerçant la médecine scolaire sur le terrain, que j’ai pris conscience de la nécessité d’évaluer les besoins pour mieux définir les objectifs et les priorités sur mon secteur d’intervention, compte tenu de l’ampleur des missions d’un médecin scolaire. Lorsque j’ai assuré des missions d’encadrement à l’échelle d’un département, je me suis rapprochée de l’Observatoire Régional de Santé pour mettre en place et évaluer un projet triennal de prévention du risque alcool, auprès de collégiens. Par la suite j’ai sollicité et obtenu la qualification en santé publique. Outre la formation dispensée à l’Ecole Nationale de Santé Publique (aujourd’hui EHESP) de Rennes pour devenir médecin scolaire, j’ai un diplôme universitaire de Médecine de l’Adolescent.

mtroux

HO : Pourquoi un médecin de santé publique au Rectorat ? Avec qui travaille-t-il (elle) ?

MTR : Au Rectorat, il n’est pas obligatoire d’être médecin de santé publique. Toutefois compte tenu de la spécificité de la mission, cette qualification me paraît hautement souhaitable, ne serait-ce qu’en raison de l’approche populationnelle que cela suppose.

 

HO : Quelles sont les missions d’un médecin Conseiller Technique du Recteur (CTR)?

MTR : Le médecin CTR est chargé de conseiller le Recteur sur la politique de santé en faveur des élèves et des personnels d’une académie. Il a aussi pour rôle d’assurer la coordination des médecins responsables départementaux et de proposer, en lien avec ces derniers, un plan de formation des médecins de terrain.

A titre d’exemple :

– j’ai pu faire équiper l’ensemble des médecins scolaires d’un ordinateur équipé d’un logiciel adapté leur permettant de disposer d’une base des élèves de leur secteur d’intervention pour optimiser leur action ;

– avec le soutien de l’ARS et en lien avec le Proviseur Vie Scolaire j’ai pu mener à bien un programme de prévention « Bien Bouger Mieux Manger » sur 27 collèges et assurer un suivi de cohorte sur 4 ans ;

– avec les mêmes partenaires, nous avons pu réaliser un sur-échantillon régional des enquêtes HBSC et ESPAD pour avoir des données sur l’état de santé des 11,13,15 et 16 ans. Ce travail épidémiologique a permis de renforcer la formation des enseignants sur ces thématiques. Ces enquêtes sont désormais reproduites tous les 4 ans.

 

HO : Comment devenir médecin de l’éducation nationale ?

MTR : Après obtention d’un DES en médecine, il convient de passer un concours pour devenir médecin de l’éducation nationale. Après réussite au concours, un temps de formation (déterminé en fonction du cursus antérieur) à l’EHESP est proposé. Il y a alternance sur une année scolaire de temps de formation à l’EHESP et de pratique professionnelle. A l’issue de cette année de stage, le médecin est titularisé et nommé sur un poste : l’affectation est départementale et c’est le médecin responsable qui détermine le secteur d’intervention.

 

HO : Quelles sont les missions d’un médecin de l’éducation nationale ?

MTR : Les missions d’un médecin scolaire sont d’assurer un bilan pour les enfants au cours de leur 6e année, d’assurer des examens à la demande des équipes pédagogiques pour des élèves présentant des troubles des apprentissages ou des difficultés de comportement perturbant leur scolarité. Il a aussi en charge de développer la promotion de la santé sur son territoire d’intervention en assurant la formation des personnels, et en participant à la mise en place de projets de prévention. Désormais il intervient aussi pour mettre en œuvre le parcours éducatif de santé.

 

HO : Quelles sont les perspectives de ce métier ?

MTR : C’est un métier passionnant mais qui souffre d’une image dégradée le plus souvent par méconnaissance. Actuellement la démographie médicale rend les conditions d’exercice difficiles alors que les besoins de l’École sont croissants. Une vraie réflexion va s’imposer dans les années à venir pour développer une politique de santé à l’École avec des objectifs clairs et un vrai pilotage.

HO : D’après votre expérience, quelles sont les qualités requises pour être un « bon » médecin scolaire ?

MTR : Je crois qu’il faut avoir bien conscience que c’est un mode d’exercice qui implique une vision systémique de l’institution dans laquelle nous travaillons. Cela implique nécessairement de bonnes aptitudes relationnelles pour travailler en équipe et respecter les compétences pédagogiques des enseignants. Cette vision globale me paraît correspondre tout à fait à la formation des médecins de santé publique.

 

HO : Un dernier mot pour nos lecteurs ?

MTR :  C’est un mode d’exercice très pluriel tant par les compétences spécifiques qu’il convient de développer que par la richesse des échanges inter disciplinaires. A terme, il me semble que l’évolution du métier de médecin scolaire devrait se faire davantage vers l’impulsion et la coordination de programmes de prévention nécessitant un accroissement de leurs compétences en santé publique.

 

Propos recueillis par Houria Ouazzani, ISP de Poitiers

AFPSSU : Santé en environnement scolaire et universitaire

HO : Bonjour Madame Roux, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

 

MTR : Après avoir exercé la médecine scolaire sur le terrain en secteur rural, j’ai assuré des fonctions de médecin responsable départemental puis de médecin conseiller de recteur pendant 13 ans.

 

HO : Pourriez-vous nous décrire votre parcours de médecin de santé publique ?

 

MTR :  C’est en exerçant la médecine scolaire sur le terrain, que j’ai pris conscience de la nécessité d’évaluer les besoins pour mieux définir les objectifs et les priorités sur mon secteur d’intervention, compte tenu de l’ampleur des missions d’un médecin scolaire. Lorsque j’ai assuré des missions d’encadrement à l’échelle d’un département, je me suis rapprochée de l’Observatoire Régional de Santé pour mettre en place et évaluer un projet triennal de prévention du risque alcool, auprès de collégiens. Par la suite j’ai sollicité et obtenu la qualification en santé publique. Outre la formation dispensée à l’Ecole Nationale de Santé Publique (aujourd’hui EHESP) de Rennes pour devenir médecin scolaire, j’ai un diplôme universitaire de Médecine de l’Adolescent.

 

HO : Pourquoi un médecin de santé publique au Rectorat ? Avec qui travaille-t-il (elle) ?

 

MTR : Au Rectorat, il n’est pas obligatoire d’être médecin de santé publique. Toutefois compte tenu de la spécificité de la mission, cette qualification me paraît hautement souhaitable, ne serait-ce qu’en raison de l’approche populationnelle que cela suppose.

 

HO : Quelles sont les missions d’un médecin Conseiller Technique du Recteur (CTR)?

 

MTR : Le médecin CTR est chargé de conseiller le Recteur sur la politique de santé en faveur des élèves et des personnels d’une académie. Il a aussi pour rôle d’assurer la coordination des médecins responsables départementaux et de proposer, en lien avec ces derniers, un plan de formation des médecins de terrain.

A titre d’exemple :

– j’ai pu faire équiper l’ensemble des médecins scolaires d’un ordinateur équipé d’un logiciel adapté leur permettant de disposer d’une base des élèves de leur secteur d’intervention pour optimiser leur action ;

– avec le soutien de l’ARS et en lien avec le Proviseur Vie Scolaire j’ai pu mener à bien un programme de prévention « Bien Bouger Mieux Manger » sur 27 collèges et assurer un suivi de cohorte sur 4 ans ;

– avec les mêmes partenaires, nous avons pu réaliser un sur-échantillon régional des enquêtes HBSC et ESPAD pour avoir des données sur l’état de santé des 11,13,15 et 16 ans. Ce travail épidémiologique a permis de renforcer la formation des enseignants sur ces thématiques. Ces enquêtes sont désormais reproduites tous les 4 ans.

 

HO : Comment devenir médecin de l’éducation nationale ?

 

MTR : Après obtention d’un DES en médecine, il convient de passer un concours pour devenir médecin de l’éducation nationale. Après réussite au concours, un temps de formation (déterminé en fonction du cursus antérieur) à l’EHESP est proposé. Il y a alternance sur une année scolaire de temps de formation à l’EHESP et de pratique professionnelle. A l’issue de cette année de stage, le médecin est titularisé et nommé sur un poste : l’affectation est départementale et c’est le médecin responsable qui détermine le secteur d’intervention.

 

HO : Quelles sont les missions d’un médecin de l’éducation nationale ?

 

MTR : Les missions d’un médecin scolaire sont d’assurer un bilan pour les enfants au cours de leur 6e année, d’assurer des examens à la demande des équipes pédagogiques pour des élèves présentant des troubles des apprentissages ou des difficultés de comportement perturbant leur scolarité. Il a aussi en charge de développer la promotion de la santé sur son territoire d’intervention en assurant la formation des personnels, et en participant à la mise en place de projets de prévention. Désormais il intervient aussi pour mettre en œuvre le parcours éducatif de santé.

 

HO : Quelles sont les perspectives de ce métier ?

 

MTR : C’est un métier passionnant mais qui souffre d’une image dégradée le plus souvent par méconnaissance. Actuellement la démographie médicale rend les conditions d’exercice difficiles alors que les besoins de l’École sont croissants. Une vraie réflexion va s’imposer dans les années à venir pour développer une politique de santé à l’École avec des objectifs clairs et un vrai pilotage.

HO : D’après votre expérience, quelles sont les qualités requises pour être un « bon » médecin scolaire ?

 

MTR : Je crois qu’il faut avoir bien conscience que c’est un mode d’exercice qui implique une vision systémique de l’institution dans laquelle nous travaillons. Cela implique nécessairement de bonnes aptitudes relationnelles pour travailler en équipe et respecter les compétences pédagogiques des enseignants. Cette vision globale me paraît correspondre tout à fait à la formation des médecins de santé publique.

 

HO : Un dernier mot pour nos lecteurs ?

 

MTR :  C’est un mode d’exercice très pluriel tant par les compétences spécifiques qu’il convient de développer que par la richesse des échanges inter disciplinaires. A terme, il me semble que l’évolution du métier de médecin scolaire devrait se faire davantage vers l’impulsion et la coordination de programmes de prévention nécessitant un accroissement de leurs compétences en santé publique.